La semaine du goût a pris fin comme chaque année dans un contentement général, avec le sentiment du devoir accompli. Lancé il y a quatorze ans, cet événement, parrainé à l’époque par Jack Lang défenseur de la gastronomie, partait d’une bonne idée. Redonner aux enfants, qui ne bénéficiaient plus de l’éducation nutritionnelle de leurs parents, le sens du goût, «perverti» par le fast food américain et les confiseries internationales. Cela choque en l’écrivant mais l’enjeu était là. Une première chose clochait dans cet événement qui a pris une ampleur considérable : le sponsor principal était (et reste) la collective du sucre. Si l’objectif désigné était de lutter contre la tendance croissante à l’obésité chez les enfants et les adolescents, on aurait du tiquer avec le peu de cohérence entre le sucre et la diminution du grignotage sucré. Mais personne n’a relevé. Depuis quatorze ans, la progression de l’obésité chez les enfants en France s’est accélérée. La tendance au grignotage aussi et les modes de restauration hors foyer sont le reflet de cette profonde modification des comportements. Tout est organisé pour que l’on mange n’importe où et à n’importe quelle heure. Le repas traditionnel assis et durant un temps défini, garant d’une certaine rigueur alimentaire et d’un équilibre nutritionnel, est en retrait. L’éclatement du temps de repas triomphe, ainsi que la consommation de nourritures trop sucrées et trop grasses. Vive la semaine du goût.
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