François Simon du Figaro a le don de lancer des pavés dans la mare et de s’asperger lui-même. Les annonces fallacieuses de perte de trois étoiles Michelin dont il s’est gavé au printemps et le décès de Bernard Loiseau ont laissé un goût d’écoeurement profond à la profession concernant le personnage de chercheur de scoop glauque.
Avec le départ de Dominique Bouchet du Crillon que François Simon a martelé publiquement durant plusieurs mois, avant que l’intéressé ne soit mis au courant, on a dépassé le stade du journalisme pour atteindre le harcèlement médiatique. D’autant qu’au 1er octobre, soit un mois après l’annonce du Figaro, Dominique Bouchet n’était toujours pas convoqué pour licenciement. Le critique gastronomique se veut ainsi acteur et non observateur. C’est la dérive habituelle de ceux qui se sentent impuissants face aux grandes décisions et qui veulent peser sur les événements. Le métier de journaliste est d’informer objectivement, non de mener des campagnes médiatiques pour peser sur la vie des individus. Avant de parler de déontologie, on pourrait penser à la décence et ne pas être obsédé par l’idée de tout hacher menu.