A la sortie du collège et dans les deux ans qui suivent, 48 % d’une classe d’âge sont orientés sur les lycées professionnels et l’apprentissage. Les 10 % d’apprentis ne connaissent que peu de problèmes d’insertion dans la vie professionnelle, les 38 % des élèves de lycées professionnels constituent les gros bataillons des jeunes gens sans emploi, avant même les étudiants en échec universitaire. Ces chiffres peu diffusés doivent nous faire réfléchir car ils constituent un mur de réalité sur lequel s’écrasent tous les discours théoriques et justificateurs.
On ne peut faire porter cet échec au seul personnel enseignant qui, dans sa majorité, est dévoué à sa tâche, surtout dans les sections hôtellerie-restauration.
La réussite de l’apprentissage a ses limites car elle est liée aux capacités des entreprises, PME qui réduisent leurs effectifs pour cause de gestion et qui ne disposent pas de maîtres d’apprentissage disponibles. Limites aussi de la part des parents qui privilégient le lycée à l’apprentissage pour des raisons d’image sociale.
L’efficacité des lycées professionnels s’améliorera avec une implication plus grande des professionnels dans leur gestion et leur orientation pédagogique. Pour cela, il faudrait que le système de l’Education Nationale le permette réellement et que les professionnels les plus talentueux y sacrifient leur temps. Le problème est que la façon de gérer un lycée ainsi que les carrières des enseignants est à l’opposé de la façon de gérer une PME. Il y a là une