
Au sommet de son art, Guy Savoy poursuit ses efforts pour demeurer au firmament, parmi les étoiles. Cela le conduit à toujours demeurer sur la brèche, en éveil, à s’interroger sur la profession, ses pratiques et son devenir. Sa récente adhésion au label « Restaurant de qualité » prouve une fois encore son engagement et son parti-pris dans la défense de la gastronomie mais également de ses pairs. Interrogé par le magazine Le Chef sur les grands volets de l’actualité gastronomique, Guy Savoy s’est prêté au jeu des questions/réponses et fait part aux lecteurs de sa réflexion, sans langue de bois.Comment est né votre intérêt pour la cuisine ?
J’ai toujours été fasciné par la cuisine, d’aussi loin que je me souvienne. Quand je n’étais encore qu’un gamin, j’observais ma mère dans la cuisine en train de préparer des langues de chat. Je la vois mélanger des oeufs, de la farine, du beurre, rien de très excitant à première vue. Mais après la cuisson, en ouvrant le four, je prends conscience en touchant, et en goûtant que c’était croustillant. J’ai compris alors l’ampleur de la transformation de ces ingrédients de base. La cuisine fonctionnait alors comme de la magie. A l’école, je me suis profondément ennuyé. Ce que je voulais faire, moi, c’était de la cuisine ; ce qui m’a valu pas mal de moqueries. Mais j’ai tenu bon, même en dépit de quelques déconvenues émanant du système à l’époque en charge