La consommation de vins diminue en France depuis quarante ans. Mais, jusqu’à 2000, la baisse générale était compensée par une augmentation de la consommation des vins de qualité. D’abord progression des vins bouchés, puis des vins de qualité supérieure. En 2002, la consommation des AOC a baissé de 2 % et en 2003 elle va baisser de 3 %. Il y a de quoi s’inquiéter : on assiste à une profonde mutation culturelle. Les consommateurs réguliers de vin disparaissent progressivement et ce sont les consommateurs occasionnels qui sont en passe de représenter la grande majorité.
L’histoire ne serait pas si triste si, d’une part, l’équilibre économique de la restauration traditionnelle ne dépendait pas autant des marges réalisées dans la vente de vin et si la profession viticole n’avait consenti autant d’investissements pour améliorer la qualité des produits.
On assiste d’ailleurs à un paradoxe : alors que la qualité des vins n’a cessé de progresser, et d’une façon peu imaginable il y a trente ans, alors que l’on n’a jamais autant parlé et écrit sur les vins dans la presse, dans les guides et dans l’édition de livres, c’est à ce moment que la consommation baisse en général et dans les AOC en particulier.
Le vin a changé de statut : d’élément quotidien et banalisé de l’alimentation, il est devenu un élément de loisir-plaisir et ne se consomme qu’à l’occasion d’un moment particulier. D’où la réduction du nombre de