C’est l’état des lieux peint par Laurent Lutse, président de la Fédération Nationale des Cafés, Brasseries et du Monde de la Nuit (FNCB-MN, au sein de l’UMIH) et patron du club le Chat Noir à Ploufragan (22).
«Lyon se meurt, Bordeaux se meurt…» D’après lui, les établissements de nuit rencontrent une trop forte répression et une augmentation de l’intolérance des riverains aux bruits, notamment depuis l’interdiction de fumer.
«Aujourd’hui, le plus grand bistrot de France, c’est la rue» lance t’il, en évoquant ces chiffres : le monde de la nuit ne représente plus que 2 % de la vente d’alcool en France, l’ensemble des cafés, hôtels et restaurants ne totalise que 8 %. «Pour des lieux censés être de vie, de fête et de convivialité…» Il regrette que les gens préfèrent aujourd’hui acheter de l’alcool en grande surface et faire la fête chez eux ou dans la rue plutôt que de passer leur soirée dans un établissement festif.
TROP DE RÉPRESSION
«Les gens, y compris les Français, préfèrent aller faire la fête dans d’autres capitales. La nuit à Paris c’est presque du néant, c’est une des capitales du monde les plus mortes…» Laurent Lutse s’étonne des «487 fermetures administratives en 2009, dont sans doute plus de 450 établissements de nuit.» Il pense que l’Etat doit davantage soutenir les lieux dits nocturnes. «On se dirige vers une France dortoir. Et cela aura des conséquences négatives également pour Bercy » précise t’il en pensant