Yves Malendin, a repris le métier de son père qui lui-même le tenait de sa mère : charcutier artisan pour les marins qui partaient dans l’Atlantique Nord en campagne de morues. Et l’un comme l’autre ont gardé les recettes et les tours de main de la grand-mère. Lorsque Yves est revenu du service militaire, il n’y avait presque plus de marins et il a fallu penser à vendre le fameux saucisson aux « terriens ». Mais ce produit, le saucisson, si particulier, si long à élaborer, ces « terriens » étaient-ils prêts à le consommer et à percevoir la différence ? Le saucisson des Roches Blanches (les falaises crayeuses du pays de Caux) est en effet au sommet de l’esprit et du savoir-faire artisanal. Il part d’abord d’un cochon lourd, adulte, qui court et dont le gras est dense et faible en acidité. Il faut déjà trouver de telles bêtes. Ensuite, il faut utiliser des boyaux naturels et réaliser ces préparations avec des épices que l’on a moulus soi-même, pour en contrôler la provenance et la qualité et pour leur faire exprimer tous leurs arômes en les broyant à la dernière minute. Il faut aussi que la recette à base de ces marinades d’épices soit assez marquante ou originale pour que le consommateur différencie les saucissons de la moyenne et standardisée par une approche marketing de masse. Enfin le séchage est d’autant plus réussi qu’il
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