
Un prénom évocateur d’étendues arborées et un nom de famille renvoyant à de lointaines contrées, Sylvestre Wahid affiche un parcours singulier guidé par la volonté d’exceller.
Dans son restaurant éponyme parisien, il revendique une cuisine féminine qui, si elle séduit d’emblée en attisant le regard par ses atours floraux et herbacés éclatants, laisse découvrir toute sa personnalité sensible au gré de la dégustation.
« Mon histoire est vraiment atypique », prévient Sylvestre Wahid, chef du restaurant éponyme à l’hôtel Thoumieux à Paris. Comme nombre de chefs, il a eu ses premiers souvenirs culinaires au contact des fruits et légumes de l’exploitation de son grand-père, maraîcher. À une différence près. Son « petit village » à lui se nomme Kohat et se situe à plus de 7 000 kilomètres de l’Hexagone, au Pakistan. D’aucuns n’auraient pu alors prédestiner à sa naissance un tel parcours, si son père n’avait pas mis cap sur l’Europe en 1978 et intégré la Légion étrangère. L’année de ses 10 ans, suite à un regroupement familial, Sylvestre Wahid, accompagné de sa mère et de ses trois frères et sœurs, s’envole pour Nîmes rejoindre la figure paternelle devenue responsable du mess des officiers.
L’exode
« À mon arrivée en France, je ne parlais que l’anglais et l’ourdou », se souvient le chef. Il débute dans la foulée sa scolarité dans un établissement privé catholique de la ville. « Mes