
La grande mutation de la presse grand public vers une presse « people » comme la primauté d’écoute des émissions de télé consacrées aux grands palaces et aux milliardaires montrent combien le luxe fascine et attire le plus grand nombre. Les plus modestes aspirent à un moment privilégié durant lequel ils peuvent toucher du doigt ou profiter de façon passagère du luxe ou d’une forme partielle du luxe. Cette aspiration est liée à un besoin qui peut trouver son assouvissement dans un moment exceptionnel comme le repas de fête dans un grand étoilé, mais qui peut aussi trouver une réalisation au quotidien.
Dans le monde de la restauration gastronomique et de l’hôtellerie de charme, le professionnel doit être conscient qu’il joue en permanence sur ce terreau de l’aspiration à une forme édulcorée du luxe.

Si l’on reprend les thèmes fondateurs des théoriciens du luxe qui travaillent pour les grands palaces et les marques à forte notoriété, l’émotion transmise, le service donné – efficace, touchant et beau -, le vécu relationnel et sensoriel devenant vécu émotionnel, tous ces thèmes peuvent être pertinents pour des établissements plus modestes.
L’optimisation du capital humain pour véhiculer de l’émotion est même un des thèmes forts de la gastronomie.
Il est possible, dans un environnement qui ne relève pas du luxe tapageur, de développer toutes ces actions et ces attitudes qui sont les ressorts de ce contentement qu’éprouvent les consommateurs en consommant du luxe. Et cela en construisant un monde d’émotion transmise par un personnel fier d’appartenir à une maison qui sent qu’elle a quelque chose de riche et d’impalpable à donner à son hôte.