Tous les ténors de la majorité avaient promis, la main sur le coeur, que la loi sur les 35 heures devait être supprimée du fait de son effet désastreux sur l’économie. En fait, aucun ministre, et encore moins le président de la République, n’honora sa parole. Jusque-là, rien que de plus habituel en regard de la démagogie ambiante. Seul le secteur de l’hôtellerie restauration restait en suspens par rapport à l’application de la loi. Coup de chance, un accord fut signé entre le syndicat patronal majoritaire et plusieurs syndicats de salariés, qui avalisait le statu quo des 39 heures contre de nombreux avantages ajoutés dans la convention collective. Mais la CFDT, syndicat minoritaire qui n’a pas signé l’accord, tient la profession en otage : soit les patrons cèdent sur des avantages supplémentaires au niveau des salaires, soit elle attaque l’accord devant le Conseil d’Etat. Car la loi des 35 heures s’applique toujours et les accords professionnels ne peuvent s’y opposer.
Bravo pour la majorité qui, par ses ambiguïtés et ses fausses promesses, a mis les restaurateurs dans un véritable piège qui les oblige à lâcher des avantages à répétition. Le syndicat patronal, lui, se retrouve comme le dindon de la farce, roulé dans la farine par ses « amis » politiques. Et l’on lit avec amusement dans le dernier livre de Nicolas Sarkozy qu’il s’opposera à la loi sur les 35 heures…
Georges Golan