Cela faisait des mois que cela couvait, l’abcès vient d’éclater : le mercredi 13 février, Jean-Marie Amat avait rendez-vous avec Jean-Claude Borgel, actionnaire majoritaire du Saint-James avec 70 % du capital, pour l’entretien préalable à une procédure de licenciement. Le samedi suivant cet entretien qualifié de « virulent », il attendait le courrier confirmant son licenciement, sans savoir s’il serait assorti d’une notification de « faute lourde ». A l’heure où nous imprimons, tout laisse supposer que Jean-Marie Amat n’est déjà plus le chef de l’hôtel-restaurant Saint-James Hauterive, étoilé Michelin et Relais et Châteaux, ainsi que de ses annexes Le Bistroy et Le Café de l’Espérance.C’est tout un pan de l’histoire gastronomique bordelaise qui est en train de disparaître.
Jean-Marie Amat, considéré comme le chef le plus créatif de Bordeaux, avait acheté au début des années 80 cet établissement, situé à Bouliac, sur une falaise dominant la ville. Dix ans plus tard, il demandait à Jean Nouvel de construire un hôtel de 18 chambres. En 1994, lourdement endetté, Jean-Marie Amat a été contraint de vendre son affaire à Jean-Claude Borgel, à l’époque propriétaire de Borehal, épicerie en gros qui était l’un de ses principaux fournisseurs. Ce dernier a déboursé 914 694 euros pour acheter « Le Village Amat », soit l’hôtel, le restaurant et le Bistroy. Jean-Claude Borghel est également propriétaire du fonds de commerce du Café de l’Espérance, qui a été créé plus tard (nous n’avons pas pu joindre Jean-Claude